ETHIOPIA: Columnist’s sentence on terrorism charges cut from 14 to 5 years
8 August 2012
ETHIOPIA
Columnist’s sentence on terrorism charges cut from 14 to 5 years
Ethiopia’s federal supreme court reduced columnist Reyot Alemu’s jail sentence from 14 to five years in prison on 3 August after overturning her conviction on charges of receiving money from illegal sources, conspiring and possessing material for a terrorist act but upholding her conviction on a charge of helping to promote or communicate it. She is being held in Kality prison on the outskirts of the capital.
“Ever since the start of this case, we have been saying that contacting members of the political opposition does not turn a journalist into a terrorist,” Reporters Without Borders said.
“The July 2009 anti-terrorism law under which Alemu was convicted is being ill-advisedly used in a draconian manner, culminating with a federal high court sentencing her to 14 years in prison and a fine of 1,850 US dollars. Like fellow journalist, Woubeshet Taye, she should never have been jailed. We call on the authorities to overturn their convictions and release them.”
The supreme court ruled that the prosecution had proved that she was paid for her reporting by Elias Kifle, founder of the Ethiopian Review, an opposition news website based in the United States, but had failed to prove how much money changed hands or whether it was illegally obtained and wired from a terrorist organisation.
The court also struck down the charges of conspiracy and planning to commit a terrorist act as unproven, but endorsed the high court decision that her actions promoted and supported the work of an entity with known ties to organizations labelled as terrorist by the parliament.
The supreme court said it upheld Alemu’s conviction under article 652/7 of the anti-terrorism law because her work constituted “participation with covert forces of violence” and because she monitored and reported on the activities of individuals recruited by Kifle with the aim of harming constitutional order and damaging vital infrastructure.
The five-year sentence imposed by the supreme court is the minimum under article 652/7. The supreme court did not mention the fine that the high court imposed.
Alemu, a columnist for the weekly Fitih, and Taye, deputy editor of the Awramba Times, a weekly that has ceased to publish, both received 14-year sentences in January on charges of helping to prepare and participate in a terrorist attack. More information: http://en.rsf.org/ethiopia-journalists-are-not-terrorists-24-01-2012,41759.html.
English (http://en.rsf.org/ethiopia-columnist-s-sentence-on-terrorism-08-08-2012,43175.html)
ETHIOPIE
La peine de Reyot Alemu réduite de quatorze à cinq ans de prison
Le 3 août 2012, la cour suprême fédérale d’Ethiopie a réduit la peine de l’éditorialiste Reyot Alemu à cinq ans de prison. Les deux premières charges retenues contre elle en janvier dernier (“réception d’argent de la part de sources illégales” et “conspiration et possession de matériel pour un acte terroriste”) ont été abandonnées, mais la troisième (“participation à la promotion ou à la communication d’un acte terroriste”) a été maintenue. La journaliste est écrouée dans la prison de Kality, en périphérie d’Addis-Abeba.
“Depuis le début de cette affaire, nous répétons que le fait d’être en contact avec des opposants politiques ne fait pas d’un journaliste un terroriste. La loi anti-terroriste de juillet 2009, sur la base de laquelle Reyot Alemu est poursuivie, est utilisée à mauvais escient et de façon liberticide. Cela avait culminé avec la décision d’une haute cour fédérale de condamner la journaliste à quatorze ans de prison et à une amende de 1850 dollars américains. Comme son confrère Woubeshet Taye, Reyot Alemu n’aurait jamais dû être jetée en prison. Nous attendons que ces deux journalistes soient acquittés et libérés”, a déclaré Reporters sans frontières.
La cour suprême a estimé que, malgré les éléments prouvant que Reyot Alemu avait été payée pour ses reportages par Elias Kifle, fondateur d’Ethiopian Review, un site d’information d’opposition basé aux Etats-Unis, l’accusation n’avait pas réussi à prouver combien d’argent avait circulé ni que son obtention était illégale et provenait d’une organisation terroriste.
La cour a aussi jugé que les accusations de “conspiration et de possession de matériel pour un acte terroriste” ne reposaient pas sur des preuves suffisantes, mais a confirmé la décision de la haute cour estimant que les actions de Reyot Alemu constituaient un soutien à une entité liée à des organisations reconnues comme terroristes par le Parlement.
La cour suprême maintient la condamnation de Reyot Alemu en vertu de l’article 652/7 de la loi anti-terroriste parce que son travail constituerait “une collaboration à la violence” et qu’elle aurait rapporté des informations sur des individus recrutés par Elias Kifle dans le but de nuire à l’ordre constitutionnel et de causer des destructions.
Les cinq ans de prison imposés à Reyot Alemu par la cour suprême correspondent à la peine minimum prévue par l’article 652/7 de la loi anti-terroriste. La cour suprême n’a pas commenté l’amende infligée par la haute cour.
Reyot Alemu, éditorialiste pour l’hebdomadaire Fitih, et Woubeshet Taye, directeur adjoint de l’hebdomadaire Awramba Times – lequel a cessé de paraître – avaient été condamnés en janvier dernier à 14 ans de prison pour “participation à une organisation terroriste et préparation d’une attaque terroriste”. Plus d’informations : http://fr.rsf.org/ethiopie-les-journalistes-ne-sont-pas-des-24-01-2012,41758.html.
Français (http://fr.rsf.org/ethiopie-la-peine-de-reyot-alemu-reduite-de-08-08-2012,43174.html)